samedi 19 janvier 2019

Eviter la condamnation et le rejet des personnes ?

La « culture européenne » de fait est à géométrie très variable et sa configuration change selon les sujets du moment. Au moment où certains affirment, à l’instar du Pape et de quelques intellectuels – défenseurs parfois dogmatiques et exclusivistes des Lumières – que les racines de l’Europe sont grecques et chrétiennes (en en excluant les musulmans); voilà que des courants homosexuels, et politiques, déclarent  (avec la même tentation de rejet vis-à-vis des musulmans) que la clef de « l’intégration  des musulmans » dépendra de leur acceptation ou non de l’homosexualité. Nous n’en sommes pas à une contradiction près : car enfin le christianisme, dont l’Europe tirerait ses racines et qui serait censé exprimer les valeurs  et l’identité de l’Europe, ne condamne-t-il pas l’homosexualité ? 
 Il faut dire et répéter, comme le relève Isabelle Levy dans son ouvrage « Soins et Croyances »[1], les spiritualités et les religions – des courants majoritaires de l’hindouisme, du bouddhisme au judaïsme, au christianisme et à l’islam – toutes  condamnent et interdisent l’homosexualité. L’immense majorité des rabbins s’expriment en ce sens, de même que le Pape et jusqu’au Dalaï-Lama qui a condamné l’homosexualité. Pour toutes ces traditions, comme c’était d’ailleurs le cas pour Freud (qui parle de « perversion »), l’homosexualité est considérée comme « contre nature », « l’expression d’un déséquilibre » dans l’évolution de la personne et l’homosexualité est moralement condamnée pour cela. Cela reste l’opinion largement majoritaire de toutes les spiritualités et de toutes les religions et l’islam ne fait pas exception. Il serait insensé de vouloir nier ces faits, contredire les textes et imposer certaines contorsions intellectuelles aux croyantes et aux croyants afin qu’ils puissent prouver qu’ils sont à même de vivre avec leur temps.Ce qui importe donc, ce n’est pas d’être d’accord ou non avec les textes religieux, les croyances et les convictions de chacun mais de déterminer un comportement dans les sociétés ou nous vivons ensemble. Depuis plus de vingt ans, il pense – en étant particulièrement critiqué par certains groupes musulmans – que l’homosexualité est interdite en islam mais que nous devons éviter la condamnation et le rejet des personnes. Ainsi, on peut être en désaccord avec le comportement d’une personne (sur le plan public ou privé) mais respecter la personne en  tant qu’être.

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