jeudi 25 avril 2019

Normandie : une femme voilée et sa famille refusées en terrasse d’un restaurant à Etretat

Cela devait être un week-end en famille agréable, calme et ressourçant, dans le site plein de charme d’Etretat, réputé pour ses falaises majestueuses. Hélas, c’était sans compter sur la discrimination, inique et mortifiante, liée au port du voile pour gâcher un lundi de Pâques qui s’annonçait sans nuages.
Mohsen Zemni gardera longtemps un souvenir cuisant de l’ostracisme humiliant subi par les siens, au vu et au su de tous. Il jure, non pas qu’on ne l’y reprendra plus, mais plutôt qu’on ne le reverra pas de sitôt venir s’oxygéner sur la côte d’Albâtre…

 A la vue de son épouse voilée, le serveur de l’établissement La Belle Epoque n’a pas hésité à signifier à Mohsen Zemni que l’accès à la terrasse leur était refusé, leur montrant le fond de la salle, devant tous les clients et sous le regard apeuré de ses deux jeunes enfants de 3 et 4 ans.
Ce père et mari blessé s’est indigné au micro de France Bleu Normandie du rejet qui a été infligé aux siens, comme à de vulgaires malpropres. « Je lui ai demandé si c’était le voile de ma femme qui posait problème. Il m’a juste redit que pour nous c’était au fond de la salle », a-t-il relaté, estimant avoir été victime d’un racisme à peine voilé… en raison du voile de son épouse.
« Ma femme est d’un naturel très discret. Elle a dit aux enfants de se lever, elle avait les larmes aux yeux. Quand ça arrive aux autres, on a tendance à banaliser, mais quand mon grand m’a demandé pourquoi on n’avait pas le droit de manger et les yeux troubles de ma femme, ma décision était prise, j’allais déposer plainte », a-t-il indiqué à 76actu.
Le lendemain, Mohsen Zemni joignait le geste à la parole, et déposait une pré-plainte en ligne. « Vous savez, je ne suis pas croyant moi, ma femme ne m’a jamais rien imposé et moi non plus. Son voile est important pour elle, elle n’a jamais porté la burqa. Comme tout le monde, on s’est senti dévisagé quelquefois dans notre vie, mais jamais je n’avais ressenti une telle humiliation », témoigne-t-il aujourd’hui, profondément meurtri.
Ce dernier s’est également tourné vers la maire d’Etretat, Catherine Millet, pour l’informer de la  mésaventure insupportable qui s’est produite au coeur de sa ville, et lui signaler qu’il portait plainte contre le restaurant La Belle Époque.
« Je vais me renseigner auprès de l’établissement car je n’ai qu’une version des faits. Mais si c’est la vérité, c’est intolérable », lui a répondu Catherine Millet, en affirmant que c’est la première fois qu’on lui rapporte ce type de problème. La première magistrate d’Etretat connaît bien, toutefois, La Belle Époque, pour avoir été en litige avec son propriétaire .

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