On dit de lui qu’en un seul coup de fil, il fait et défait les
carrières, ce qui lui vaut d’être entouré de courtisans très obséquieux,
et exerce une grande influence au sein de son cercle de clercs peu
vertueux.
Une fois n’est pas coutume, BHL, le magnat de la
philosophie et chef de guerre à ses heures perdues, n’aura guère
impressionné Monia Kashmire sur le plateau des « Terriens du Dimanche »,
pas plus que sa chemise blanche immaculée n’aura réussi à éblouir cette
dernière…
Loin de s’auto-museler dans un univers médiatique où
les carriéristes sont légion et l’hypocrisie prévaut, cette jeune
chroniqueuse d’origine tunisienne, qui a plusieurs cordes à son arc,
s’est particulièrement distinguée, dimanche soir, par son franc-parler,
lançant de manière cinglante à celui qui, d’ordinaire, est habitué à la
flatterie : « Vous avez peut-être des chemises très propres mais vous avez aussi des mains très sales »
Ce pur moment de jubilation qu’a offert Monia Kashmire sur le petit
écran, sous les applaudissements nourris du public, a conclu en
apothéose son intervention portant sur la situation en Libye et,
notamment, sur l’histoire d’Alpha Kaba, un jeune guinéen qui y a “vécu
l’enfer” de l’esclavage pendant deux ans.
« Je ne sais pas comment
doit réagir Alpha Kaba aujourd’hui, en sachant qu’à cette même place
est assis peut-être l’un des responsables de l’enfer qu’il a vécu », ne
l’a-t-elle pas envoyé dire, sans user de périphrases…
A ces mots,
BHL, le cynique promoteur de la « guerre humanitaire » en Libye – ce
concept fallacieux qui n’abuse plus que lui – a été piqué au vif. Il
s’est alors défendu d’être le sinistre fossoyeur d’un pays que, lui et
son comparse sans foi ni loi, l’affairiste Sarkozy, ont bel et bien mis à
feu et à sang, en se faisant à nouveau passer pour le Sauveur de
l’humanité qu’il n’a jamais été.
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