Cela devait être un week-end en famille agréable, calme et
ressourçant, dans le site plein de charme d’Etretat, réputé pour ses
falaises majestueuses. Hélas, c’était sans compter sur la
discrimination, inique et mortifiante, liée au port du voile pour gâcher
un lundi de Pâques qui s’annonçait sans nuages.
Mohsen Zemni
gardera longtemps un souvenir cuisant de l’ostracisme humiliant subi par
les siens, au vu et au su de tous. Il jure, non pas qu’on ne l’y
reprendra plus, mais plutôt qu’on ne le reverra pas de sitôt venir
s’oxygéner sur la côte d’Albâtre…
A la vue de son épouse voilée, le serveur de l’établissement La Belle Epoque
n’a pas hésité à signifier à Mohsen Zemni que l’accès à la terrasse
leur était refusé, leur montrant le fond de la salle, devant tous les
clients et sous le regard apeuré de ses deux jeunes enfants de 3 et 4
ans.
Ce père et mari blessé s’est indigné au micro de France Bleu Normandie du rejet qui a été infligé aux siens, comme à de vulgaires malpropres. « Je
lui ai demandé si c’était le voile de ma femme qui posait problème. Il
m’a juste redit que pour nous c’était au fond de la salle », a-t-il relaté, estimant avoir été victime d’un racisme à peine voilé… en raison du voile de son épouse.
« Ma
femme est d’un naturel très discret. Elle a dit aux enfants de se
lever, elle avait les larmes aux yeux. Quand ça arrive aux autres, on a
tendance à banaliser, mais quand mon grand m’a demandé pourquoi on
n’avait pas le droit de manger et les yeux troubles de ma femme, ma
décision était prise, j’allais déposer plainte », a-t-il indiqué à 76actu.
Le lendemain, Mohsen Zemni joignait le geste à la parole, et déposait une pré-plainte en ligne. « Vous
savez, je ne suis pas croyant moi, ma femme ne m’a jamais rien imposé
et moi non plus. Son voile est important pour elle, elle n’a jamais
porté la burqa. Comme tout le monde, on s’est senti dévisagé quelquefois
dans notre vie, mais jamais je n’avais ressenti une telle humiliation », témoigne-t-il aujourd’hui, profondément meurtri.
Ce
dernier s’est également tourné vers la maire d’Etretat, Catherine
Millet, pour l’informer de la mésaventure insupportable qui s’est
produite au coeur de sa ville, et lui signaler qu’il portait plainte
contre le restaurant La Belle Époque.
« Je vais me renseigner auprès de l’établissement car je n’ai qu’une version des faits. Mais si c’est la vérité, c’est intolérable »,
lui a répondu Catherine Millet, en affirmant que c’est la première fois
qu’on lui rapporte ce type de problème. La première magistrate
d’Etretat connaît bien, toutefois, La Belle Époque, pour avoir été en litige avec son propriétaire .
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