vendredi 16 octobre 2020

Algérie : l’islam sous administration coloniale

Il n’est pas question de libérer la religion musulmane de l’intervention de l’État, mais au contraire de continuer sa mise sous tutelle dans une forme renouvelée. Des associations cultuelles voient le jour, mais sans recevoir ni pouvoir ni dévolution des mosquées et seuls les imams sont désormais rémunérés sur la base d’« indemnités temporaires de fonction » plus précaires que le système antérieur, tandis que le petit personnel n’est plus payé.

Le culte musulman mis en place n’a pas les moyens de contrôler toute la société, ni toute la religion. De nombreuses mosquées échappent à son contrôle et après la première guerre mondiale, le cheikh Abdelhamid Ben Badis lance à partir de Constantine le mouvement des mosquées « libres » qui refusent aussi bien les subsides coloniaux que les sujétions qui vont avec. On est à front renversé : le guide des Oulémas demande la séparation de la religion et de l’État, mais le gouvernement colonial français refuse aux musulmans le bénéfice d’une loi dont il s’est pourtant doté.

En France, dans les années 1980, avec la sédentarisation en métropole d’un nombre important de musulmans, la Cinquième République n’innove guère en créant le Conseil français du culte musulman (CFCM), censé être l’interlocuteur des pouvoirs publics. Jusqu’ici, l’expérience n’est pas convaincante. Une politique empruntée au XIXe siècle peut-elle être une solution 200 ans plus tard ? (Source, orient-Jean-Pierre Sereni)

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