Le jour de ma conversion, parmi les nombreux cadeaux reçus, il y avait un livre biographique signé de Muhammad Asad, « Le chemin de La Mecque ».
Préférant d’autres lectures plus pragmatiques, j’ai attendu près de
deux ans avant de l’entamer. Une erreur, il aurait dû être parmi les
premiers. Muhammad Asad est à l’origine Léopold Weiss, journaliste juif
ukrainien qui,après plusieurs voyages dans le monde arabe, se convertit à
l’islam. L’auteur essaie d’expliquer, à chaque étape de sa vie, le sens
de sa nouvelle foi et comment il interprète les pratiques musulmanes.
« Le Coran est dangereux parce qu’il est un code politique et social ? » Muhammad Asad répond : «
Si l’homme, avec son corps et son âme, constituait une unité intégrale
(…), aucun aspect de la vie ne saurait être trop "trivial" pour ne pas
échapper à la compétence de la religion. Le Coran rappelle que la vie de
ce monde n’est qu’un degré dans le cheminement de l’homme vers une
existence plus élevée et que son objectif final était de nature
spirituelle. (…) Cette conscience ne doit pas seulement dépendre de la
relation de l’homme avec Dieu, mais aussi de ses relations avec les
autres hommes. Il ne s’agit pas seulement de la perfection de
l’individu, mais aussi de la réalisation de conditions sociales qui
puissent contribuer au développement spirituel de chacun. »
« Les musulmans sont abrutis par leur Coran qu’ils pensent être la réponse à tout. » Muhammad Asad répond : «
L’islam des premiers âges conduisit les musulmans à d’extraordinaires
sommets culturels en dirigeant toutes leurs énergies vers la pensée
consciente en tant que seul moyen de comprendre la nature de la création
de Dieu et, par là, Sa volonté. (…) On ne pouvait trouver dans le
message du Prophète aucun dogme d’aucune sorte. (…) Le Prophète arabe a
dit que "la recherche de la connaissance est un devoir très sacré pour
tout musulman, homme et femme". Et ses disciples furent amenés à
comprendre que ce ne serait que par la connaissance qu’ils pourraient le
plus complètement adorer le Seigneur. »
« Prier cinq fois par jour, c’est vraiment un symbole d’une routine de soumission, comment tu peux accepter ça ? ». Muhammad Asad répond : «
Bien peu de choses rendent les hommes proches les uns des autres autant
que le fait de prier ensemble. (…) L’absence de toute classe
sacerdotale, de clergé ou même de toute "église" organisée donne à
chaque musulman le sentiment de véritablement participer, et non
seulement d’assister, à un acte commun d’adoration lorsqu’il prie en
assemblée. »
Et c’est ainsi pour d’autres sujets. Je ne suis pas certain que
les réponses de Muhammad Asad conviennent à mes proches, mais elles ont
le mérite d’exprimer mon ressentiment face à leurs interrogations. Que
Dieu nous facilite.(Rédigé par Bilal Ibn Mîkhael | Vendredi 4 Août 2017).
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